Mihalis sort son premier album : Une invitation zen au voyage
Ils se sont fait connaitre sous le nom d’Echoes, une allusion à un morceau de Pink Floyd. Mais c’est sous celui de « Mihalis », un autre hommage (il s’agit du nom du premier morceau solo de David GILMOUR, guitariste de… Pink Floyd) que les trois Noyonnais sortent leur premier album.
Ces trois là ne sont pas inconnus dans le paysage artistique Noyonnais. Antoine GRANDIN, 28 ans à la guitare électrique (et au solo), Romain DECOUFLET, 28 ans, clavier et Antonin GIRARD, 29 ans, chant et guitare acoustique, se sont fait connaitre en 2014 en y remportant le tremplin des jeunes talents. Ils n’étaient alors que deux, et se lançaient dans l’aventure « à l’arrache ».
À l’époque, Antoine est déjà prof de guitare à Noyon, rue du Moulin d’Andeux pour l’école Com’un Accord. Et Antonin son élève.
« Il voulait monter un projet avec moi, raconte Antoine, mais j’étais déjà dans d’autres projets, j’étais pas très chaud ».
Quand est tombée l’annonce du tremplin, Antonin a remis ça. Antoine accepte pour un « one shot ». À la hâte, ils filent chez Romain qui dispose chez lui du matériel pour enregistrer. Ce dernier s’en souvient, amusé :
« Ils viennent me voir un matin pour enregistrer une démo. Je leur demande pour quand ils la veulent, j’imaginais des délais de quelques semaines. Ils me répondent « Pour 13 heures ce sera bien » ! Ils étaient à quelques jours de la clôture des candidatures… »
Les trois musiciens bricolent une maquette, la présentent aux sélections, et le duo est finalement retenu. La suite : une prestation déjà convaincante à la Nuit des jeunes talents, une victoire, puis une première partie d’Amel Bent (qui vendait encore des albums en 2014) et le début d’une aventure. Ce n’est qu’après cet épisode que le 3e musicien est entré dans le groupe.
« J’ai vu qu’il se passait un truc dans ce que faisaient Antonin et Antoine, se souvient Romain. Et j’allais leur proposer de me joindre à eux quand ils sont finalement venus me chercher : on s’est bien trouvés ».
Il faut dire que les trois, tous profs de musique, se connaissaient et appréciaient de longue date. Romain explique même avoir connu Antonin… « avec les Petits chanteurs à la croix de bois ». Des Petits chanteurs, au rock alternatif, leurs projets ont évolué…
Plus qu’un album, un concept
Depuis le tremplin, ils travaillaient à la sortie de leur premier album, entre deux concerts programmés dans la région. Car ils ont décidé de se lancer « pour de bon ».
« Je devais quitter la région, souffle Antoine, et j’ai senti un potentiel intéressant, j’ai voulu tenter le coup à fond. Aujourd’hui, tous les musiciens sont profs et montent un groupe pour arrondir les fins de mois. On voudrait se lancer en voyant plus grand ».
Ce qui implique de « se professionnaliser au maximum ». Aussi ils ont voulu déposer leur nom de groupe, avant de comprendre qu’il était pris. Adieu Echoes, place à Mihalis. Le reste, c’est du travail, et encore du travail :
« En enregistrant notre album, nous avons eu l’envie de monter un projet de film, avec le film conducteur de l’album : le voyage, l’espace et le temps. Un peu dans le délire de The Wall de Pink Floyd. C’est un peu tout ça qui nous a prit tout ce temps »,
explique Romain. Soit deux ans pour mener ce projet vidéo qui sera accompagné des neuf morceaux de l’album. Et pour composer et enregistrer bien entendu ces neuf pistes. Et cela en faisant tout « de A à Z ».
Si le film est encore en cours d’édition, l’album, lui, est sorti le 19 janvier. Le résultat est un rock hypnotique, planant aux accents parfois Russes (le morceau Sputnik) et même Berbères (Chergui).
« Un jour Antonin est venu nous dire qu’il voulait faire un morceau sur le Chergui, un vent chaud du Sahara. On a eu envie d’ajouter des paroles en Berbère, c’est une amie de mon père qui a prêté sa voix »,
détaille Romain.
Leur voyage ne s’arrête pas là :
« Cet album est prévu pour être le premier d’une trilogie qui évoque un voyage dans le temps. Dans le film, et même dans la pochette de celui-ci, il y a des indices sur le second album »,
révèlent-ils.
Mais avant cela, ils veulent déjà se produire en concert. Ils sont actuellement dans une phase de démarchage, à la fois des points de distribution pour vendre leur CD (pressé à 400 exemplaires) et trouver des scènes de concert. Le tout, toujours en auto-gestion. Un voyage initiatique de bout en bout…
Fabrice ALVES-TEIXEIRA